5ème rapport du GIEC, 2ème partie

8 mai 2014

Ce mardi 6 mai avait lieu à Bruxelles la présentation du 5ème rapport du GIEC (AR5), avec la 2ème partie sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité face aux changements climatiques. Un moment qui a rassemblé des scientifiques, fonctionnaires, quelques journalistes et des représentants de la société civile. Une rencontre similaire avait eu lieu à l’occasion de la sortie de la première partie du rapport du GIEC (sur les bases physiques du changement climatique) et avait d’ailleurs fait l’objet d’un post dans ce blog. Les présentations de cette journée sont disponibles sur climat.be.

  • La 2ème partie du rapport AR5, présentée par Jean-Pascal van Ypersele, se concentre non plus sur l’observation et la modélisation du climat, mais sur les impacts des changements climatiques sur la société, ainsi que les possibilités d’adaptation pour amoindrir ses effets. Les impacts sont présentés par secteurs (transport, économie, agriculture, …) et, nouveauté par rapport au précédent rapport (AR4), par régions du monde. Pour ceux intéressé par l’Europe et plus particulièrement par les impacts sur l’agriculture, je renvoie aux pages 17 à 19 du chapitre “Europe” qui donne une revue bibliographique condensée d’études d’impacts sur l’agriculture en Europe. Le rapport complet (en anglais), décliné en divers chapitres, se trouve ici et un résumé . Un résumé interactif et en français du rapport complet est particulièrement bien fait sur leclimatchange.fr.

Aucune figure ne peut résumer complètement les milliers de pages de ce rapport, mais en voici une particulièrement illustrative sur les impacts et leur gravité en fonction du réchauffement attendu. Le diagramme de gauche définit les projections attendues en température globale, selon différents scénarios. La diagramme de droite, lui, montre les risques de différents impacts en fonction du réchauffement global.  On voit bien ici toute la pertinence de l’objectif « pas de réchauffement global au-dessus de 2°C » défini par le GIEC : c’est au-delà de ce seuil que les effets les plus dommageable se feront sentir.

IPCC_AR5_WG2_SPM_fig1

  • Daniela Jacob a ensuite détaillé le chapitre « européen » du rapport, en se focalisant sur les effets en Belgique, située en Europe sur la limite du changement en précipitations annuelles, qui déclineront en Europe du Sud et augmenteront dans le nord du continent. A l’échelle saisonnière par contre, les étés belges devraient être plus secs et les hivers plus arrosés, mais avec pour chaque saison une plus forte occurrence de précipitations extrêmes. La présentation a passé en revue plusieurs compilations d’études sur les impacts dans divers secteurs. En agriculture, certains résultats sont encore contrastés, mais il apparait de plus en plus que les rendements agricoles augmenteront en Europe du Nord et diminueront en Europe du Sud.
  • La deuxième partie de la matinée a été consacrée à des interventions des 4 agences (fédéral + les 3 régions) gouvernementales en charge du climat. En particulier, retenons le futur plan wallon sur l’adaptation aux changements climatiques concocté par l’agence wallonne de l’air et du climat, qui a été récemment adopté par le gouvernement wallon et qui sera soumis à enquête publique en juin 2014. Une sortie à surveiller ! Ce plan dresse un état des connaissances sur les impacts des changements climatiques spécifiquement en Wallonie pour différents secteurs : agriculture, énergie, transport, ressources en eaux, forêts, …
  • Enfin, les dernières interventions ont laissé la parole aux scientifiques avec une présentation de Rafiq Hamdi de l’IRM/KMI sur l’effet réchauffant des îlots urbains étudié dans le cas de Bruxelles à partir de la station météorologique d’Uccle. En effet, les villes ont tendance à mieux capter et conserver la chaleur du soleil, en plus de la chaleur dégagée par les activités humaines, ce qui occasionne un réchauffement, surtout nocturne, qui a pu être mis en évidence depuis les années 1950 à partir des relevés météos de la station d’Uccle. Patrick Willens de la KUL a terminé en présentant un projet sur l’impact des changements climatiques sur le cycle de l’eau en Flandre, et singulièrement sur les inondations.

Julien Minet